4ème édition de la Caravane parlementaire : Les députés d’Arta à la rencontre de leurs électeurs
Arta était l’ultime étape de la 4ème édition de la caravane parlementaire. Les députés de la région d’Arta avaient rendez-vous avec leurs électeurs dans les journées du 18 et 19 mars 2015. Sous la conduite de l’honorable Omar Waberi Malow, les députés de la région, MM. Djibril Abdillahi Miganeh et Ismail Ahmed Assoweh ont visités outre le chef lieu de la région, les localités de Karta, Chabelley, Omar Jaggae, Doudah, Antar ou encore Bahour. Des visites opportunes qui ont permis aux élus du peuple de rencontrer leurs électeurs et écouter leurs souffrances au quotidien.
La région d’Arta a été le clou de la 4ème édition de la caravane parlementaire. Les députés de la région, MM. Omar Waberi Malow (chef de délégation), Djibril Abdillahi Miganeh et Ismail Ahmed Assoweh, étaient appuyés dans leur périple par leurs collègues issus d’autres circonscriptions électorales. Citons notamment, MM. Ibrahim Souldan, Aden Darar Moussa, Mahdi Moumin Abdi et Abdillahi Bilal Kidar.
La caravane parlementaire a donc pris le chemin du chef-lieu de la région d’Arta dans les premières heures de la matinée. A son arrivée, la délégation parlementaire a été accueillie avec les honneurs et les égards dus à son rang.
Un comité d’accueil joyeux et constitué des autorités régionales, avec préfet et président de la région en tête, mais aussi et surtout une foule de jeunes gens en chants et en danses ont exprimés dans les flonflons des grands jours leurs satisfaction de rencontrer leurs élus.
L’ambiance fut électrique et les visiteurs ont rapidement trouvés dans les propos pleins de bienveillance et d’à propos des figures communautaires et des leaders sociaux la bienséance et la circonspection si caractéristiques des gens d’ici.
Après les mots de bienvenue, la réunion publique a pu démarrer par les propos des officiels. Le préfet et le président de la région, MM. Abdillahi Darar Okieh et Omar Djama Odowa, ont d’abord exprimé la bienvenue aux représentants du peuple. Ils ont tour à tour souligné le rôle proéminent de la représentation nationale dans les prérogatives régaliennes qui sont les siennes.
Puis c’est le chef de la délégation parlementaire, M. Omar Waberi Malow, qui s’est dit heureux de retrouver ses frères et sœurs de la communauté d’Arta.
L’occasion pour lui de rappeler l’importance et l’intérêt de cette rencontre qui s’inscrit dans les prérogatives législatives du député qui a pour mandat d’assurer le suivi et le contrôle de l’action gouvernementale.
M. Omar Waberi Malow a ensuite rapidement rappelé que la caravane parlementaire était une initiative de l’hémicycle djiboutien qui jouissait de l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
A cet effet, la caravane parlementaire a été mise en place pour permettre aux représentants du peuple de porter la voix de leurs circonscriptions électorales vers les plus hautes sphères de l’Etat. C’est aussi l’occasion pour les électeurs de saisir, sensibiliser et mobiliser leurs élus sur leurs peines et leurs contraintes qu’elles soient circonstancielles ou plus durables, a-t-il défendu.
Puis, les leaders et les figures communautaires se sont exprimés avec le tact et la sagesse propre aux Artaouis. Les orateurs, qui ont successivement pris la parole au micro, ont évoqué les difficultés qui touchent les forces vives et surtout la jeunesse de la région.
A commencer par le chômage endémique et le manque d’opportunités qui frappe les jeunes diplômés dans le chef lieu de la région. Des jeunes qui réclament aujourd’hui plus d’accès et d’ouverture pour eux lors des recrutements dans les services publics.
Par ailleurs, les services délocalisés de l’Etat manquent cruellement, et il est difficile de profiter des opportunités qui se créent grâce aux efforts du gouvernement, a-t-il été relevé. S’agissant des localités, les problèmes se posent avec plus d’acuité, selon les orateurs.
Les problèmes vont de l’enclavement, des déficits en infrastructures de bases, le manque d’eau potable ou d’électricité ainsi que l’absence des structures éducatives et de santé dans certains hameaux constituent des urgences qui ne peuvent plus attendre.
Dans certains villages reculés, les écoles sont en état de délabrement avancés et les cantines et dortoirs manquent cruellement au grand désarroi des enfants déshérités qui vivent une scolarité erratique.
A Damerjog, la construction d’un Centre de Développement Communautaire (CDC) qui était une vieille promesse attend à se concrétiser.
La longue patience de la communauté commence à se transformer en une exaspération qui monte lentement. La longue litanie des récriminations s’est poursuivie en évoquant les déficiences dans les services publics, comme le manque de soins appropriés dans les hôpitaux et les centres de santé, l’absence d’accompagnement et d’assistance matérielle aux agriculteurs dans les régions maraichères de la côte, la difficulté à se procurer les pièces d’état-civil pour les habitants des zones rurales les plus reculées, mais aussi le manque d’opportunités de travail malgré la présence des entreprises qui viennent s’installer dans la région.
Autant de revendications légitimes et de récriminations ont fait le lit des interventions des représentants communautaires.
Revenant à la charge, le chef de la délégation parlementaire, M. Omar Waberi Malow s’est dit heureux d’entendre s’exprimer ses frères et sœurs avec autant de franchise sur les difficultés qui sont les leurs. Toutefois, il a adopté un ton rassurant et flegmatique pour remettre les choses dans l’ordre.
« Notre déplacement est justement consacré à vous écouter et recueillir vos doléances» a-t-il dit en substance. Il a ensuite rappelé que les premiers responsables de la région étaient ses propres habitants et la communauté régionale. « Les élus qu’ils soient nationaux ou locaux sont le premier maillon de cette chaine d’action et il leur incombe de prendre leurs responsabilités.
C’est l’objet de notre visite et soyez assurés que nous sommes ici pour recueillir vos doléances et réfléchir avec vous sur les solutions viables à mettre en œuvre. L’étape suivante sera de mobiliser l’exécutif et de mener le plaidoyer nécessaire auprès des instances compétentes de l’Etat sur les problèmes qui se posent.»
Des propos repris par les autres membres de la délégation, en l’occurrence MM. Djibril Abdillahi Miganeh et Ismail Ahmed Assoweh. L’un et l’autre ont répété que les messages d’urgence et les cris d’alarmes des populations étaient bel et bien entendus et qu’ils seraient suivis des effets attendus.
Pour cela, les actions et le travail de plaidoyer et de mobilisation auprès des organes compétents de l’Etat seront entrepris dans les meilleurs délais ont-ils assurés. Les députés non issus de la région, ont eux aussi tenus à rassurer les populations et conforter l’idée d’une mobilisation civique et citoyenne pour bientôt en faveur de la région d’Arta.
« A l’issue de cette caravane, les députés rentreront avec les revendications des populations et s’attelleront à rechercher des réponses rapides avec le concours des autorités compétentes et des agences étatiques et non étatiques» ont-ils affirmés.
A l’issue de cette réunion publique la caravane parlementaire a effectué des visites de terrain dans les localités de Karta et Omar Jaggae où des logements sociaux sont en cours de constructions grâce au concours du fond koweitien pour le secours islamique.
Puis dans la journée de jeudi 19 mars 2015, les activités de la caravane se sont poursuivies par des réunions publiques et des visites de terrain dans les localités de Doudah, puis de Chabelley. Les échanges et les discussions ont fait ressortir des revendications similaires dont les députés ont dument pris note.
Rappelons qu’au bout de quatre éditions successives, la caravane est devenue un rendez-vous incontournable qui est entré désormais dans les mœurs de l’hémicycle national. C’est aussi un exercice très apprécié des djiboutiens qui y trouvent l’opportunité de porter vers les plus hautes sphères décisionnelles leurs récriminations et leurs revendications légitimes. Dont acte.
La Parole à …M.Omar Wabéri Malow,
Député de la région d’Arta et chef de la délégation parlementaire
« La 4ème édition de la caravane parlementaire coïncide avec le 10ème anniversaire de la région d’Arta, qui est la dernière née des régions. Aujourd’hui, elle fête dignement cet anniversaire car elle est fière du chemin qu’elle vient de parcourir. A ce titre, permettez-moi de remercier en mon nom propre et au nom de tous mes frères et sœurs d’Arta le chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh, qui avait pris la décision de créer notre région un jour de 2005. Aujourd’hui, notre région peut se targuer d’avoir ses propres représentants dans les hautes sphères de l’Etat à commencer par le gouvernement et l’hémicycle national. En outre, notre région dispose d’un hôpital régional de grand standing récemment inauguré par le président Ismail Omar Guelleh. Plus encore, notre région profite aujourd’hui du choix stratégique d’implanter sur son territoire l’Académie militaire Interarmes (AMIA) et le camp militaire de Wéa qui sont deux joyaux des FAD. Le lycée hôtelier d’Arta, les nouvelles sociétés qui s’implantent de jour en jour, les chantiers de constructions de plusieurs ports (bétails, pêche…) ainsi que la gare ferroviaire à Nagad sans oublier les routes et les infrastructures industrielles qui doivent s’installer prochainement dans les localités de Doudah et Damerjog, sont autant de motifs d’espérances pour nos populations. En 10 années, notre région a trouvé son rayonnement et tire pleinement profit de ses nombreux atouts. A commencer par le tourisme, la pêche ou l’agriculture qui sont florissants. Nos frontières communes avec la Somalie et le reste des régions du pays à l’exception d’Obock nous donnent le courage de croire en nos potentialités et de promettre le meilleur à nos frères et sœurs de la région d’Arta. Même si pour l’heure quelques difficultés et non des moindres peuvent donner des motifs d’impatience voire de dépit à certains qui sont durement éprouvés par leurs difficiles conditions matérielles, nous sommes persuadés que dans peu de temps, la situation se transformera radicalement vers un mieux-être généralisé qui sera profitable à tout un chacun ici à Arta. C’est le message que nous sommes venus porter à nos frères et sœurs d’Arta.»
Djibril Abdillahi Miganeh, Député de la région d’Arta
« Notre région, malgré le fait qu’elle soit la benjamine des régions de la République, est aujourd’hui vraiment pleine d’espérances et de confiance dans son avenir. Pour preuve, le gouvernement déploie des efforts tous azimuts pour valoriser les potentialités énormes comme les terres fertiles et les espaces agropastoraux et maraichers dans les côtes. Mieux encore, de grands chantiers d’infrastructures sont en cours de construction. Cela va des ports, de la ligne de chemin de fer, et la gare ferroviaire, mais aussi des routes et des voies de communications qui doivent être substantiellement améliorées afin d’accroitre les réseaux et les grands axes d’échanges commerciaux avec notre grand voisin Ethiopien. Le gouvernement intervient également dans le domaine social, puisque les services de bases et les structures de prise en charge sociales vont de mieux en mieux grâce à la mobilisation de ressources conséquentes qui ont d’ores et déjà permis d’offrir à la région des cars et des autobus de transports des écoliers depuis Karta vers Wéa. De plus, des forages hydrauliques ont été réalisés à Karta afin d’assurer l’approvisionnement en eau potable à la localité. Mais notre plus grande fierté, c’est surtout la construction d’une paire de cités Moumina 1 et 2 de 200 logements dont le chantier est en voie d’achèvement. Donc nous avons de sérieux motifs de croire en notre avenir. A une échelle plus individuelle, les députés de la région se sont déjà mobilisés pour accomplir des réalisations notables comme la construction d’une école-medersa sur fond propre. Nous restons donc mobilisés et nous appelons nos frères et sœurs Artaouis à garder la foi car le meilleur est devant nous ! »
MAS